• Légendes vivantes T2

     

    Légendes Vivantes T2

    par Agathe Rigo

     

    17/20

     

    Genre : fantastique

    Publié chez : Les éditions du Tourment

     

    Mon avis sur le T1 : http://cocomilady2.revolublog.com/editions-des-tourments-p1433836

    Mes autres avis de romans Fantasy : http://cocomilady2.revolublog.com/fantasy-p968900

    Mes autres avis de romans par genre : http://cocomilady2.revolublog.com/chroniques-par-genre-p1014840

     

    Légendes vivantes T2

     

    Résumé : 

     

    Un ennemi commun à combattre, tel est l'élément indispensable pour ramener la paix...

     

    C'est à ce moment-là que j'ai su. Pour ramener la paix, il fallait unir les hommes contre un ennemi commun. Un ennemi qui n'a eu de cesse de nous détruire depuis qu'il a ouvert les yeux sur ce monde.

     

    Entre fantasy et mythologie, plongez-vous sans plus attendre dans la première partie du deuxième volet de la saga des Légendes vivantes.

     

    Mon avis : 

     

    De la magie, un combat commun au fil des mythes et légendes du monde entier. 

     

    J'étais plus que ravie de découvrir la suite de "Légendes vivantes" car j'avais vraiment adoré le premier tome qui traitait de mythologie égyptienne et indienne. 

    Dans cette suite, qui se passe toujours dans le futur dans les années 2020, on retrouve nos trois amis dans leur combat contre les Hérétiques, qui tuent et persécutent tous ceux qui honoreraient un dieu ou un culte. 

    Ilisa est toujours guidée par ses rêves et son animal totem, tout comme son ami chaman, tandis que sa meilleure amie suit le groupe autant qu'elle le peut puisque dénuée de pouvoirs. 

    C'est une course contre la montre qui s'enclenche pour le petit groupe afin de remonter le jeu de piste, et avant d'être rattrapés ou tués par ces extrémistes qui ne leur laissent aucun répit. 

    Cette fois-ci, l'auteure nous fait voyager chez les Incas, puis chez les Vikings. 

    On en apprend de nouveau pas mal sur ces anciens peuples et leurs légendes, mais aussi on voyage par la pensée dans ces lieux mythiques grâce aux descriptions bien détaillées. 

    J'admire encore une fois le travail de recherche de l'auteure car elle m'a donné envie de découvrir ces pays et leur culture. 

     

    Quant aux personnages, ils continuent à se lier toujours plus, autant grâce à leurs pouvoirs que grâce à leurs faiblesses compensées par un amour et un courage exemplaires. 

    Même si j'ai un peu moins apprécié ce second tome, moins surprenant, j'ai hâte de découvrir la suite de ce voyage de tous les dangers ! 

     

    EXTRAIT

     

    Chapitre 1

    Les branches lui fouettaient le visage. Ses bras et jambes étaient déjà couverts d'écorchures, quant à ses vêtements : ils avaient capitulé sous les assauts répétés de la nature. Ilisa ne s'arrêta pas. Elle ne pouvait pas. Il fallait qu'elle parte, sans regarder en arrière. Loin du chaos et de la mort. Pourtant elle savait qu'elle ne pourrait y réchapper. Depuis combien de temps courait-elle ? Plusieurs heures probablement... Le temps n'avait plus de prise sur elle. Seul point de repère : les rails qui se profilaient à ses côtés. L'esprit obscurci par la peur et la détresse, elle ne vit pas la racine qui se dessinait à quelques pas d'elle.

    Ilisa s'étala de tout son long au milieu de la jungle. Elle roula sur le dos en hoquetant de douleur, cherchant à retrouver son souffle, brisé par la lourde chute. Ses yeux s'ouvrirent brusquement mais ne purent distinguer le ciel à travers les larmes et la sueur nées de sa course et de l'humidité ambiante. Mais elle savait qu'elle n'y trouverait rien pour la rassurer. Rien d'autre qu'un air chargé d'une tension hors du commun. Une nature en balance entre ombre et lumière.

    Ses iris d’un turquoisetroublantbrillaient étrangement dans les ténèbres ambiantes. La lueur s'intensifia à tel point que l'air autour d'elle sembla se troubler. Ilisa laissa échapper un gémissement à mi-chemin entre la douleur et la rage.

    « Foutue éclipse », gronda-t-elle en se relevant. Puis, elle se remit à courir aux bords des rails de toute la vitesse dont elle était capable.

    Chapitre 2

    Une semaine auparavant

    — Combien de temps allez-vous rester au Pérou ?

    — Euh... Je ne sais pas vraiment. déclara Ilisa d'une voix mal assurée.

    — Il me faut un nombre de jours précis mademoiselle, répondit le douanier d'une voix mécanique, de celle habituée à répéter la même chose à longueur de journée.

    — ... Trois semaines ?

    — Je vous mets 31 jours, ça suffira ?

    — C'est parfait, merci beaucoup, s'exclama la jeune femme en retenant un soupir de soulagement. Elle chercha ses amis du regard. Ils l'attendaient déjà de l'autre côté, ils n'avaient pas eu de mal à passer non plus.

    — Bon séjour, lança l'homme en uniforme en reportant d'ores et déjà son attention sur le voyageur suivant.

    Ils étaient partis sans regarder en arrière. Direction : le Pérou. Une décision basée sur la lecture du carnet de l'ancêtre d'Ilisa, ultime membre d'une société secrète de chamans chargée de protéger les reliques des anciennes civilisations.

    Comme tout ce qui s'était passé depuis les évènements dans la forêt canadienne -l'opération sauvetage pour Nokomis- Ilisa avait agi dans un état second.

     La planification avait été rapide et précise. Ils étaient partis pour Lima sans tarder, pour ensuite prendre la direction de Cusco. Le tout, en déterminant un chemin pour rejoindre leur destination sans être surveillés à outrance. Si le Pérou n'avait jusqu'ici pas été la cible de beaucoup d’attaques, ses habitants se savaient néanmoins en sursis. Depuis trop longtemps régnait sur le pays un clivage basé sur les religions. Ceux qui descendaient des conquistadores espagnols, catholiques et ceux qui restaient fidèles à la tradition inca. Une tradition tenace lorsque l'on vit au plus profond des montagnes et que l'on compte sur la nature pour survivre. Ce n'était plus vraiment une question de croire en ces anciens dieux mais plutôt de vivre à l'aide des dogmes enseignés par cette mythique civilisation. Trop de symboles avaient survécu à la Révolution. Les péruviens le savaient... tout comme ils savaient que cela ne pourrait durer indéfiniment.

    Ilisa, Mojag et Myria avaient étudié sous toutes ses coutures le manuscrit laissé par l'ancêtre de la jeune femme. Ce qu'il contenait confirmait les propos de la déesse égyptienne Isis, que la jeune femme avait rencontrée dans le monde des esprits, sous l'influence des potions chamans : les membres du Midewiwin avaient passé leur existence entière à parcourir des sites sacrés situés aux quatre coins du monde. Un voyage à travers les civilisations, les âges et les religions duquel ils ont emporté des objets. De précieuses reliques qu'ils ont voulu protéger en les dissimulant au cœur d'une cité. Isis lui avait fait comprendre que retrouver cette cité était désormais le seul moyen pour Ilisa de rétablir l'équilibre brisé par la Révolution des Hérétiques. La société du Midewiwin n’avait pas l’intention que sa localisation tombe dans l’oubli. Elle avait mis en place une véritable quête dont la découverte de la cité perdue était la clef. La première étape de ce simili de chasse au trésor avait été de recouvrer leur manuscrit. Il avait été laissé au soin des chamans Anishinaabeg par l'ancêtre d'Ilisa qui avait décrété qu'ils sauraient reconnaître le moment où le livre devra changer de mains. Nixkamich avait vu en Ilisa celle qui devait hériter du fardeau.

    Dans leur manuscrit, les chamans du Midewiwin expliquent que des indices ont été laissés, indiquant le chemin vers cette cité perdue. Des indices que seuls les initiés pourraient déchiffrer afin de poursuivre leur quête. Bien évidemment, le manuscrit recelait de phrases toutes plus énigmatiques les unes que les autres. Seul élément clair et précis : la piste débutait au Pérou. Le livre se terminait sur cette phrase «la lumière sera faite lorsque l'essence même des Incas sera comprise ». Le reste restait à découvrir.

    Le trio avait tout naturellement choisi de débuter ses recherches au Machu Picchu, chef d'œuvre d'un peuple à son apogée. Cité sacrée aux nombreux lieux de cultes, l'endroit idéal en somme, pour quelqu'un qui recherche un indice dissimulé au cœur même des légendes. Le livre contenait tout de même plusieurs cartes assez précises du Pérou, avec des annotations sur chaque lieu, expliquant leur fonction à l'époque des Incas. Elles facilitèrent leur choix, de la même manière qu'elles leur indiquèrent la direction à prendre. Le Machu Picchu semblait avoir plusieurs fonctions : tant urbaine qu'agricole ou même religieuse. Si de nombreux mystères demeuraient à propos de cet endroit, une chose cependant semblait sure : il s'agissait de la dernière cité construite par les incas avant l'arrivée des espagnols, elle était la résidence de l'empereur inca et de sa famille. Abandonnée lors de l'effondrement de l'empire, elle tomba dans l'oubli avant d'être redécouverte officiellement au XXe siècle par l'archéologue américain Hiram Bigham.

    Si le Pérou n'était pas encore particulièrement menacé par la Révolution, plus personne ne souhaitait prendre de risques pour autant. Un gâchis si l'on considérait l'argent qui avait été investi pour faciliter l'accès du lieu aux touristes. Un train amenait ainsi les touristes au pied du Machu Picchu et une navette avait même été construite à travers la jungle, longeant les escaliers que les touristes ou randonneurs les plus motivés pouvaient encore emprunter. Mais les décisions du gouvernement avaient eu raison de ce business en pleine nature. Le train avait été fermé, la navette également, bref, tout ce qui pouvait faciliter l'accès au site avait été condamné. Une manière de signifier que ceux qui voulaient s'y aventurer devraient le faire par leurs propres moyens. Ce qu’avaient bien l’intention de faire Ilisa, Myria et Mojag. De Lima, ils avaient pris un nouvel avion à destination de Cusco, étape obligatoire pour qui veut se diriger vers le Machu Picchu.

    Cusco était l'ancienne capitale Inca et des siècles d'histoire se mêlaient au cœur de la cité. De l'époque pré-inca à aujourd'hui, l'architecture hétéroclite attirait le regard : étrange en effet d'observer des maisons modernes construites sur des fondations de bâtiments incas. La place principale de la ville en était l’exemple parfait : un large espace parsemé d’enclos de verdure pour flâner et se poser tranquillement. Et tout autour, des bâtiments aussi différents les uns des autres : une ancienne cathédrale construite à partir de pierres couleurs sable. Deux tours se dressaient autour de l’entrée et une coupole se distinguait derrière elles. En fait, les pierres avaient été récupérées sur d’anciens sites incas par les conquistadores pour aider à construire leurs propres lieux sacrés. Mais si des curieux souhaitaient admirer l’intérieur du bâtiment, c’était peine perdue : l’entrée avait été condamnée depuis de nombreuses années. Elle était d’ailleurs surveillée par deux gardes de la ville, postés de chaque côté de la porte à double battant. Le reste de la place se résumait par des façades de magasins de marque, bijouteries et autre restaurants. Un mélange de modernité, et d’ancien, à l’image de l’ensemble de la ville.

    Après avoir trouvé un endroit où dormir, le trio se réunit pour discuter du chemin à prendre pour la suite.

     

    — Ça me paraît téméraire de simplement prendre le bus pour nous rapprocher du but. Nous savons tous les trois que les transports en commun sont tous dotés de caméras qui ont depuis longtemps été hackés par les Hérétiques, commença Myria sans préambule.