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Bonjour à tous,
Comme je vous le disais en page d'accueil, j'ai décidé de vous faire partager mon premier écrit, afin que vous me donniez vos impressions à ce sujet.
Il s'agit d'une histoire qui se bouscule dans ma tête depuis le mois de Janvier, et ce prologue ne m'a pas laissé dormir tant que je n'ai pas accepté de le coucher sur papier, la troisième nuit. Je vous posterai la suite au fur et à mesure si vous y tenez et si vous le trouvez lisible. Ce sont à chaque fois des premiers jets, l'histoire s'écrit seule, elle est dans ma tête apparemment :)
Des corrections viendront si un jour j'arrive à le terminer ;)
Bonne lecture...
Cocomilady
RAVEN
écrit par Cocomilady
PROLOGUE
La nuit était effrayante et glaciale, la tempête faisant rage au-dehors. La pluie tambourinait aux fenêtres dans un fracas assourdissant, à peine adouci par le doux crépitement du feu de cheminée qui brûlait dans l’âtre, diffusant sa douce chaleur dans toute la pièce.
Un cri perçant et des hurlements se firent entendre :
- Ha! Mon Dieu, j’ai mal, pitié ! Aidez-moi !
Une femme se débattait sous les assauts ininterrompus de la douleur. Des mèches brunes trempées de sueur collaient à son front, ses traits étaient crispés par la souffrance et l’effort et ses poings se crispaient de toute leur force sur les draps en coton du lit. Des couvertures et des linges avaient été glissés sous son corps et plusieurs femmes s’agitaient autour d’elle. L’une d’elles tamponnait sans cesse son visage avec un linge qu’elle plongeait régulièrement dans un broc d’eau froide pour le rafraîchir. Deux autres s’activaient également, l’une sur son ventre proéminent qui paraissait comme animé d’une vie propre, et la deuxième entre ses jambes écartées, étudiant la progression du travail en cours. Elle lança un long regard aux deux autres, l’air inquiet face à ce qui se déroulait sous ses yeux. Le col était à peine dilaté et l’on distinguait cependant la forme des mains, pieds, ou autres, qui s’agitaient à l’intérieur. C’était comme si le petit être qui s’y trouvait ressentait l’urgence de la situation et savait qu’il devait vite sortir de là, et ce par tous les moyens possibles…
Trois coups secs retentirent tout à coup à la porte de la chambre, que quelqu’un ouvrit avec fracas. Une femme d’un âge avancé et pourtant encore belle s’avança dans l’embrasure de la porte. Ses beaux cheveux auburn formaient un contraste saisissant sur sa peau pâle et diaphane, à peine ridée et ses lèvres douces étaient en totale contradiction avec son regard froid et acéré.
- Bon alors, tout cela est-il bientôt fini ? Puis-je enfin voir mon petit-fils ? Décidément, même cela, ton épouse est incapable de le faire correctement ! dit-elle, en s’adressant à l’homme tendu et inquiet qui venait d’entrer à sa suite. On croirait que l’on égorge une truie ! Un peu de retenue, bon sang !
L’homme grand, aux cheveux noirs, tressaillit et tourna son regard angoissé vers le lit, puis il s’en approcha.
- Ma chérie, je suis là ! Tout va bien se passer, ne t’en fais pas ! Prends ma main ! Murmura-t' il à l'oreille de la pauvre créature étendue sur la couche.
- Laisse-moi... ! Je n’en peux plus... ! Il ne veut pas sortir… ! Mais pourtant je le sens se débattre en moi… il me déchire les entrailles... Ha!!!
Son cri perçant s’étouffa dans l’oreiller dans lequel elle venait de mordre…
L’homme interrogea du regard les sages-femmes et celle au pied du lit le regarda d’un air sombre, tout en lui faisant une signe de tête négatif. Celle qui s’occupait d’écouter les battements de cœur de l’enfant, paraissait subjuguée par les membres qui jaillissaient, comme prêts à transpercer la peau déjà hyper tendue. Puis, les mouvements cessèrent d’un seul coup. Elle se rua alors vers le ventre gonflé et écouta à divers endroits, son front se ridant de minutes en minutes. Puis elle murmura dans un souffle :
- Plus rien…Je n’entends plus rien !
- Non !!!
Un cri furieux jaillit, provenant de l’entrée de la chambre. La femme d’âge mûr se précipita, se saisissant d’un scalpel déposé sur une desserte près du lit. Elle s’élança vers le ventre de la femme inerte allongée sur le lit :
- Mon petit-fils vivra ! Il est à moi ! Ta vie pour la sienne ! articula-t' elle au-dessus, telle une démente.
Elle plongea alors le scalpel dans l’abdomen de la femme en apparence inanimée et celle-ci se mit à hurler avec le peu de force qui lui restait. Puis, elle s’évanouit. La scène s’était passée si vite que personne n’avait pu réagir et quand l’homme se rua enfin sur sa mère, le mal était déjà fait, il était trop tard. Elle incisa sur toute la largeur, le sang se mit à jaillir en flots bouillonnants et les draps se teintèrent de pourpre. Quand la plaie fut assez élargie, elle jeta le scalpel sur le lit et y plongea les mains. Elle écarta les chairs, révélant ainsi un petit être inconscient. Elle s’en empara en toute hâte et le tendit rudement à la femme tétanisée d’effroi en face d’elle, afin qu’elle le réanime.
- Dépêchez-vous ! Il doit vivre, ou bien vous mourrez avec lui ! dit-elle d’un ton glacial.
La femme effrayée s’en empara, se mit à le frictionner et à s’activer avec les autres, le ventilant, lui massant le cœur pour tenter de lui faire reprendre des couleurs. Puis, au bout d’un moment , des pleurs jaillirent au milieu du silence écrasant. Des pleurs puissantes et vibrantes, à peine enrayées par le sang qui l’avait à moitié étouffé. Sa grand-mère se rua alors sur lui sans ménagement, l' air satisfait et les yeux brillant d’une lueur de victoire sadique. Elle s’ empara violemment de la faible créature, sans aucune considération pour ce petit être chétif. Elle le leva ensuite à bout de bras et la consternation apparut sur son visage.
- Non, pas cela ! Ce n’est pas possible, espèce d’incapable ! Une fille... Je ne le permettrai pas ! Elle doit mourir ! hurla-t' elle, ses yeux roulant dans ses orbites et la folie déformant son visage.
Elle s’empara alors du scalpel dégoulinant du sang de la mère mais, alors qu'elle allait le planter dans le cœur palpitant de l’enfant, une lumière violente jaillit du nourrisson. La chair de la femme se mit à grésiller, une odeur de chair brûlée se répandit et des lambeaux commencèrent à se détacher de son visage, qui se mit à fondre comme neige au soleil. Les cris d’horreur faisaient écho aux cris de douleur du bourreau, pendant que la chair disparaissait et que les os étaient réduits en une poudre noire et nauséabonde. Sans réfléchir, l’une des femmes s’était ruée pour recueillir l’enfant avant qu’il ne tombe à terre, sans une pensée pour le danger qu’elle encourait. Puis, la lumière s’éteignit et le calme revint. La paix après l’horreur…
A suivre....