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Chroniqueuse, littérature, cinéma, films, BD, manga, séries, romans, livres, blog

Eugène

 

"Eugène"

 

par Tonvoisin

 

 

Genre : roman

Publié chez : éditions Douro

 

 

 

15.5/20

 

 

 

Mes avis par genre : http://cocomilady2.revolublog.com/chroniques-par-genre-p1014840

Liste des meilleurs romans : http://cocomilady2.revolublog.com/liste-des-meilleurs-livres-c24786362

 

 

 

Eugène

 

 

 

Résumé :

 

Pour survivre aux drames qui l'ont broyé, Aaaron Alanetich, écrivain déjanté, s'est réfugié dans une ville de province, dans un quartier pour nantis, espérant y retrouver un semblant de goût à la vie et goût à l'écriture. 

Pour étrangler sa solitude, il a accueilli Mila dans son duplex, une jeune SDF, une Esméralda tombée au pied d'un distributeur de billets, et son passager clandestin, Eugène, un surmulot.

Sans plus d'inspirations, au bord du gouffre, l'écrivain suicidaire continue de se traîner à l'usine, pour faire "semblant" de travailler - comme les autres - et assurer leur subsistance.

Quand il se met à recevoir de mystérieux Pizzini - "petits morceaux de papier utilisés par la mafia sicilienne pour des messages secrets - il sait qu'il est acculé, que l'inconnu qui l'assomme de petites phrases accusatrices le connaît plus que lui-même et qu'il ne le lâchera pas. 

Le moment d'écrire son dernier livre est venu, quel autre choix ? Mais pour le rédiger, il se devra d'avouer un crime immonde et sa plume ne devra pas trembler.

Vous tenez entre les mains un ouvrage rédigé par un assassin !

 

 

 

 

Mon avis :

 

 

 

J’ai été ravie de retrouver ce troubadour de la langue française.

 

Habituée aux livres drôles et sarcastiques de Tonvoisin qui croque et n’épargne pas notre société et ses dérives, c’est avec curiosité que je me suis engagée dans la lecture de ce roman plus intimiste et dramatique.

 

On y suit le quotidien d’Aaron Alanetich, un écrivain au fond du gouffre psychologiquement et émotionnellement. Totalement dépressif, limite suicidaire, bourré de tocs et de multiples addictions, celui-ci n’a plus goût à vivre et a perdu toute inspiration.

Mais en proposant d’héberger une jeune gitane SDF et son rat, Eugène, c’est la vie qu’il va laisser entrer comme un soleil dans son sinistre quotidien. En sauvant la jeune fille, c’est lui qu’il va tenter de sauver également. Retrouvant son imagination, et titillé par des mots étranges déposés par un anonyme dans sa boîte aux lettres, il tentera de dépasser sa souffrance pour écrire son ultime chef-d’oeuvre…

 

La première partie est comme une mise à nu de l’auteur, les mots toujours aussi poétiques d’un écorché de la vie qui ne se cache plus sous l’humour, mais dévoile ses failles au grand jour et à ses lecteurs. On ressent la souffrance, l’écoeurement devant ce monde absurde et l’inertie de ceux qui le peuplent. Un monde d’esclavage dont il ne supporte plus les chaînes ni le bâillon.

Tonvoisin joue encore une fois avec les mots comme un musicien de son instrument.

Sa plume tranche, déchire, agresse parfois, mais fait rire et sourire aussi à certains moments, et ça décoiffe.

Beaucoup en prennent pour leur grade car il dénonce beaucoup de choses sous forme de métaphores que certains saisiront aisément, j’en suis certaine.

 

Il n’y aurait pour moi qu’un seul bémol, c’est la fin, qui m’a laissée comme deux ronds de flan et à la limite de la syncope... mais n’est-ce pas le propre d’un assassin ? ;)

 

 

« Si la joie, un éclat de rire, un sourire sont devenus pour toi une langue totalement étrangère. Si le bonheur t'est devenu une patrie ennemie, rappelle-toi qu'être heureux ça emmerde les imbéciles ! »

 

« N'oublie pas que l'ignorance de l'autre peut tuer d'un simple mot même le pire comme le meilleur d'entre nous. » 

 

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